HPI, dyslexie, dyspraxie, ou encore hyperactivité, de plus en plus d’enfants font l’objet de diagnostics, réalisés dans le but de dépister d’éventuels « troubles » risquant d’affecter leurs apprentissages et leur quotidien. 5 % des élèves d’âge scolaire seraient concernés, le corps enseignant tente donc de les repérer de façon toujours plus précoce pour pouvoir les accompagner au mieux dans les apprentissages. Cependant, dans un système éducatif où il est difficile de donner à chacun ce dont il a besoin, rien n’est gagné d’avance.
Les difficultés du corps enseignant pour repérer les « troubles »
Selon l’Inserm, 5 % à 7 % des élèves d’âge scolaire seraient concernés par un « trouble » tel que le spectre « dys », l’hyperactivité ou le HPI (haut potentiel intellectuel). Des différences qui ne sont pas faciles à gérer par les enfants, qui doivent constamment s’accommoder et s’adapter au système scolaire imposé en milieu scolaire. Pour pouvoir aider les élèves le plus tôt possible, de multiples diagnostics sont effectués dans les classes. Ceci pour permettre aux enseignants de repérer plus facilement les différences des élèves et les accompagner au mieux. En effet, le Code de l’éducation prévoit des ouvertures d’aménagements tels que la majoration du temps passé lors des examens, le changement de rythme des apprentissages et l’adaptation de leurs contenus.
Pour pouvoir proposer ce type de dispositifs, il faut cependant que les élèves sujets à ces troubles puissent être identifiés, et uniquement ces derniers. Il a en effet été constaté que de nombreux enfants présentant des difficultés scolaires ont été envisagés comme porteurs de troubles dys, sans même avoir rencontré un médecin pour pouvoir l’attester. Les parents s’emparent également de nombreux termes, désormais utilisés dans le langage courant, tels que la « précocité » lorsque leur enfant présente des facilités scolaires, ou « hyperactivité » lorsqu’il ne tient plus en place. Des faux diagnostics qui ne facilitent pas la tâche des professionnels qui tentent de déceler les véritables cas.
Les faiblesses du système éducatif face aux différences
Le système éducatif français permet difficilement aux enseignants de pouvoir apporter à chaque élève ce dont il a besoin, alors même qu’il s’agit de sa mission principale : la réussite pour tous. Les cours magistraux, donnés à une trentaine d’élèves en même temps et le programme scolaire conséquent ne permettent pas d’effectuer une différentiation efficace au sein des classes, c’est pourquoi certains parents se tournent vers des cours de soutien scolaire. Ajoutons à cela que les enseignants ne sont que très peu préparés à la gestion de ces différents troubles, à la manière de les repérer et de les gérer. Du fait d’un manque de formation sur le sujet, de nombreux enseignants restent persuadés que leurs élèves hyperactifs ou dys sont dissipés, idiots ou fainéants.
Des professionnels, tels que les AESH, interviennent en classe pour pouvoir aider individuellement les élèves en classe, mais les écoles manquent cruellement d’effectifs, obligeant ainsi le corps enseignant à trouver des solutions par lui-même. Du fait, principalement, du manque d’informations prodiguées au corps enseignant, de plus en plus de violences institutionnelles sont imposées aux enfants. Parallèlement à cela, on assiste à un certain paradoxe. En effet, pour la réussite de tous les élèves, il faut effectuer un étiquetage de plus en plus serré des difficultés qu’ils rencontrent.
Les solutions pour aider les enfants en milieu scolaire
Si le système éducatif français et la formation des enseignants sont à revoir, des dispositifs sont tout de même à la disposition du personnel éducatif et des parents pour pouvoir aider les enfants concernés. Après suspicion, les élèves doivent faire l’objet d’un diagnostic professionnel sérieux. Ils doivent alors être inscrits auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) et bénéficient d’un PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation). Lorsque l’enfant n’est pas considéré comme étant en situation de handicap par la MDPH, un PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) peut être mis en place.
Les élèves concernés pourront alors profiter d’aménagements particuliers tels que :
- Une majoration de temps lors des évaluations
- Une diminution des devoirs à la maison
- Des documents photocopiés, en couleur ou de plus grande taille
- La possibilité d’utiliser certains outils tels que l’ordinateur, la tablette ou la calculatrice